Le Cnam mag' #7 - page 17

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Topographes solidaires
Ils sont 39 filles et garçons, tous membres de l’association étudiante Topo sans frontières, au sein de
l’École supérieure des géomètres et topographes (ESGT) qui fête cette année son soixante-dixième
anniversaire. Cet été, pour la quatorzième année, ils effectueront une mission de solidarité en
Amérique latine, en Afrique ou en Asie, et réaliseront sur place des travaux topographiques essen-
tiels avant des aménagements ou constructions.
Projet étudiant
Actualités
A
ider au recensement de l’habitat à Addis-Abeba
en Éthiopie ou à l’implantation de réseaux d’eau
p o t a b l e à A l a k am i s y -Amb o h ima h a à
Madagascar, délimiter les bassins d’irrigation dans le
nord du Sri Lanka… Autant de projets d’aménagement
dans lesquels se lanceront cet été les 39 étudiant·e·s de
l’ESGT membres de l’association Topo sans frontières.
«
C’est particulièrement enrichissant de réaliser un
voyage humanitaire
», avoue le président de l’association
Gwénaël Quéré, l’un des rares membres à s’être déjà
jeté dans l’aventure l’an passé, au Sri Lanka. «
Au
contact d’autres personnes qui n’ont pas grand-chose
pour vivre, on prend du recul sur ce que l’on est
. »
Élaborées en partenariat avec d’autres associations,
ONG, universités ou ministères locaux, leurs missions
répondent à des besoins certains : qu’il s’agisse du
Cameroun, de l’Éthiopie, du Guatemala, de Madagascar
ou du Sri Lanka, ces cinq pays se distinguent par leur
manque de moyens et une forte pénurie en géomètres.
«
Selon les pays, les objectifs varient. Mais ce sont sou-
vent des missions inscrites dans la durée, qu’on poursuit
d’une année à l’autre. Nous passons entre six à huit
semaines sur place, logeant souvent chez l’habitant.
Nous partons en petites équipes de trois à sept per-
sonnes, c’est suffisant pour les missions que nous réali-
sons
», précise Gwénaël Quéré. Cependant, les
bénévoles ne ménagent souvent pas leur peine : lors de
la mission 2016 au Guatemala, ils ont enchaîné près de
40 heures de travail hebdomadaires.
Travaux topographiques, échanges et dons de
matériel
Ces élèves ingénieur·e·s à la fibre solidaire ne se limitent
pas à des travaux topographiques : ils mettent à profit
l’occasion pour partager leurs connaissances avec des
étudiant·e·s étranger·ère·s et apporter du matériel tech-
nique, comme des tachéomètres ou stations totales, ces
appareils servant à mesurer les angles horizontaux et
verticaux entre deux cibles, ainsi que la distance de ces
cibles. «
Il est toujours compliqué de trouver ce genre de
matériel
, note Gwénaël Quéré.
Nous sommes en relation
avec l’association de professionnels Géomètres sans
frontières (GSF) qui nous aide à trouver les bons
contacts.
»
Une association star à l’ESGT
Ainsi si leur séjour n’a lieu qu’à l’été, les équipes sont loin
de chômer dans les mois qui précédent leur départ où
aux préparations logistiques s’ajoute la recherche d’un
financement. «
C’est la phase la plus importante de l’an-
née au sein de l’association. Pour récupérer de l’argent,
nous faisons appel à des entreprises de travaux publics,
de géomètres. Et, nous organisons des tombolas
…». Car
si l’école leur prête un local, Topo sans frontières reste
indépendante. Et cela dure depuis 2003, date de nais-
sance de l’association dans la foulée d’une mission à
Madagascar. «
Quelques étudiants s’étaient alors
constitués en association pour trouver des financements
plus aisément
», note Christophe Proudhom, directeur
des études à l’ESGT. Depuis elle a su créer autour d’elle
un véritable engouement : «
C’est aujourd’hui l’associa-
tion la plus importante après le Bureau des élèves et
l’association sportive
», poursuit-il. Et, ces missions
s’inscrivent pleinement dans le cursus des étudiant·e·s
de l’école ; «
un déplacement à l’étranger sous forme de
stage ou d’échange universitaire étant obligatoire au sein
du cycle d’ingénieur
».
Ce dernier dispose aujourd’hui d’une certaine notoriété
dans le petit milieu des topographes et des géomètres.
Avec quelque 300 étudiant·e·s peuplant chaque année
ses salles de cours, l’école du Mans est ainsi l’une des
trois écoles d’ingénieur·e·s agréées par l’Ordre des géo-
mètres-experts pour accéder à cette profession et le
seul établissement français à proposer une véritable
double compétence en sciences techniques et juridiques
au niveau master. Des aptitudes rares qui rendent d’au-
tant plus vitales l’aide bénévole apportée par Topo sans
frontières.
Aurélie Verneau
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